Profil des affections rhumatismales chez 13517 patients ouest africains

Profil des affections rhumatismales chez 13517 
patients ouest africains



Les études consacrées aux affections rhumatismales en Afrique Noire ont permis d’établir que le continent n’en n’est pas épargné. Il ressort de ces études que l’atteinte dégénérative du rachis constitue tout comme en Occident le premier motif de consultation rhumatologique [1-3]. Après le rachis, le genou constitue la deuxième localisation de l’arthrose en Afrique Noire [4]. La pathologie infectieuse est encore fréquente en Afrique Sub-saharienne. La goutte est aussi fréquente qu’en Occident [5, 6]. Les spondylarthropathies (SPA), en particulier la spondylarthrite ankylosante sont rares en Afrique [7] et le lien entre le VIH et les SPA dans cette région semble dorénavant bien connu [8, 9]. La polyarthrite rhumatoïde (PR) parait inégalement répartie d’une région à l’autre du continent [10,11]. Le lupus érythémateux disséminé (LED) est réputé rare en Afrique noire [12] contrairement à la sclérodermie qui parait fréquente [13, 14]. La pathologie tumorale maligne semble dominée par le myélome et les métastases des cancers de la prostate et du sein [1, 2]. Ces études menées en milieu hospitalier pour la plus part, ont porté souvent sur des échantillons relativement faibles justifiant la réalisation d’enquête de population. En l’absence de ces enquêtes, nous nous proposons de déterminer dans une large population de rhumatisants, la part respective des différentes affections rhumatismales observées dans un milieu hospitalier ouest africain.

PATIENTS ET METHODES

Il s’est agi d’une étude descriptive (série de cas) sur dossiers, menée d’octobre 1989 à décembre 2005 dans le service de rhumatologie du CHU Tokoin de Lomé où est reçu en moyenne un millier de consultants chaque année. Ont été inclus dans l’étude tous les consultants et hospitalisés de rhumatologie qui ont souffert d’une affection rhumatismale. Chaque patient a été l’objet d’un dossier où ont été mentionnées les données démographiques (âge, sexe, profession); les données cliniques et les résultats d’éventuels examens paracliniques réalisés en fonction de l’orientation diagnostique. L’imagerie par résonance magnétique et la scintigraphie n’ont été réalisées chez aucun patient.
Le diagnostic d’arthrose a reposé sur l’existence d’une douleur mécanique, la conservation de l’état général, l’absence de signes biologiques d’inflammation et l’existence des signes radiologiques. La gonarthrose et la coxarthrose répondaient aux critères de l’American College of Rheumatology (ACR) [15,16]. Les infections ostéoarticulaires et les tumeurs osseuses ont été de diagnostic radioclinique. La distinction d’une spondylodiscite à germes banals d’une spondylodiscite tuberculeuse a reposé sur des éléments d’orientation que sont les arguments épidémiologiques, la notion de contage tuberculeux, l’existence d’un autre foyer tuberculeux, le mode d’installation, le degré d’atteinte de l’état général, l’intradermoréaction à la tuberculine et l’aspect des lésions radiologiques. Le myélome multiple a été reconnu sur la base de l’électrophorèse des protides (pic monoclonal) et du myélogramme (plasmocytes dystrophiques). En raison de l’absence de biopsie vertébrale, seule l’existence d’un foyer primitif a permis d’affirmer la nature métastatique de lésions radiologiques suspectes. Les malades atteints de goutte répondaient aux critères de l’American Rheumatism Association (ARA) [17]. Les spondylarthropathies répondaient aux critères d’Amor et al [18], la polyarthrite rhumatoïde aux critères de l’ACR [19]. L'obésité a été définie comme un index de masse corporelle supérieur à 25 kg/m2 chez la femme et 27 kg/m2 chez l'homme.

RESULTATS

Une affection rhumatismale a motivé la consultation de 13517 des 13963 patients (96,8 %) examinés en 16 ans. Ces 13517 patients se répartissaient en 7755 femmes (57,37 %) et 5762 hommes (42,63 %). La pathologie dégénérative du rachis (6319 cas : 46,74%), la pathologie périarticulaire (1625 cas : 12,02%), la gonarthrose (1084 cas : 8,10%), les rhumatismes inflammatoires chroniques et les connectivites (626cas : 4,63%) étaient les principales affections observées (Tableau 1)

Tableau 1: Données démographiques des patients en fonction du diagnostic




Pathologie dégénérative du rachis

Une atteinte dégénérative isolée du rachis a été observée chez 5915 patients (3388 femmes et 2527 hommes) correspondant à 43,75%. L’âge moyen au début de la maladie était de 45 ans et la durée moyenne d’évolution de 2,92 ans. Les différentes formes cliniques d’atteinte dégénérative du rachis étaient : la lombalgie (2325 cas), la lomboradiculalgie (2025 cas), le canal lombaire rétréci (709 cas), la cervicalgie (361 cas), la dorsalgie (308 cas), la névralgie cervicobrachiale (160 cas) et la myélopathie cervicarthrosique (27 cas). La lombalgie commune était associée à une cervicalgie chez 54 patients et à une dorsalgie chez 121 patients. La dorsalgie commune était associée à une cervicalgie chez 29 patients. La pathologie dégénérative du rachis était plus souvent associée à une gonarthrose chez 289 patients et à une coxopathie chez 17 patients. Des troubles de la statique rachidienne ont été observés chez 30 patients : scoliose (25 cas), cyphose (4 cas) et cyphoscoliose (1 cas).

Pathologie périarticulaire et syndromes canalaires

Les périarthrites et les syndromes canalaires ont été observés chez 1625 patients (12,02%) dont 1009 femmes et 616 hommes. L’âge moyen des patients souffrant d’une périarthrite et d’un syndrome canalaire était de 43,41 ans (extrêmes : 8 et 84 ans). L’épaule (424 patients) était le premier siège des périarthrites. Dix neuf patients avaient une capsulite rétractile. Le syndrome du canal carpien (48 cas) a été la principale atteinte canalaire.

Gonarthrose

La gonarthrose a été observée chez 1084 patients (8,02 %). Le sexe féminin (844 patients, 84,9%), la surcharge pondérale et l'obésité (834 patients, 76,93%), et la déformation en varus et/ou en valgus (796 patients, 73,43 %) ont été les principaux facteurs de risque retrouvés dans cette étude.

Rhumatismes inflammatoires chroniques et connectivites

Les rhumatismes inflammatoires chroniques et les connectivites ont été observés chez 626 patients (Tableau 2). Parmi les 93 patients atteints de spondylarthropathies, 22 souffraient d’une spondylarthrite ankylosante et 17 d’une arthrite réactionnelle. Un homme âgé de 50 ans a souffert du rhumatisme psoriasique.Vingt huit patients dont 21 hommes avaient une sérologie HIV positive. Parmi ces patients séropositifs, 13 (9 hommes et 4 femmes) souffraient d’une arthrite réactionnelle. Un rhumatisme inflammatoire sans destruction articulaire a été observé chez 399 patients. Une sérologie rétrovirale réalisée chez 93 patients était positive chez 22 d’entre eux. La vitesse de sédimentation globulaire moyenne était égale à 56,39 mm à la première heure. Les manifestations étaient oligoarticulaires (74 patients), monoarticulaires (64 patients) et polyarticulaires (63 patients). La polyarthrite rhumatoïde a affecté 62 patients.
Pathologie infectieuse (autres que les atteintes coxo-fémorales) La pathologie infectieuse a été observée chez 376 patients. L’âge moyen des patients était de 40 ans et la durée moyenne d’évolution de sept mois. L’infection était d’origine probablement tuberculeuse chez 178 patients et à germe banal probable chez les 198 autres. La spondylodiscite était d’origine probablement tuberculeuse chez 151 des 191 patients (79,05%) qui en étaient atteints avec un âge moyen de 40 ans. Le genou a constitué la localisation principale des autres arthrites septiques (75 patients). Les autres articulations atteintes par l’infection étaient principalement : la sacro-iliaque (15 patients), l’épaule (7 patients) et la sterno-claviculaire (4 patients). Les facteurs de risque suivants ont été observés chez les patients atteints de pathologie infectieuse à germe banal probable : hémoglobinopathie (SC : 5 cas et SS : 4 cas), diabète (9 cas).Une sérologie rétrovirale réalisée chez 252 patients était positive dans 38 cas : spondylodiscite probablement tuberculeuse (16 cas), spondylodiscite probablement à germe banal (7 cas), arthrite infectieuse (15 cas).

Tableau 2 : Données démographiques des patients atteints de rhumatismes inflammatoires et de connectivites en fonction du diagnostic


Coxopathies

Deux cent trente patients (1,70%) souffraient d’une coxopathie. Les principales formes cliniques de coxopathie observées étaient : 89 cas de nécrose aseptique de la tête fémorale, 48 cas de coxarthrose primitive, 17 cas de coxite infectieuse (germe banal probable : 12 cas, BK probable : cinq cas) et sept cas de coxite rhumatismale. Parmi les 50 patients ayant réalisé une électrophorèse de l’hémoglobine (Hb), l’ostéonécrose de la tête fémorale était secondaire à une hémoglobinose SC chez 20 patients et SS chez huit patients. Dix patients (5 hommes et 5 femmes) des 89 ayant effectué une sérologie HIV étaient tous séronégatifs.

Goutte

La goutte a été observée chez 229 patients (223 hommes et six femmes). L’âge moyen au début de la maladie était de 46 ans et la durée moyenne d’évolution de 6 ans (extrêmes : un jour et 36 ans). Une consommation régulière d’alcool et de viande a été retrouvée chez 107 patients (46,72%). Cent trente trois patients (58,10%) avaient un IMC supérieur à 27 kg /m2. Soixante neuf patients (30,13%) avaient une HTA et huit patients étaient diabétiques. Une hyperuricémie supérieure à 70mg/l a été observée chez 132 patients. La créatininémie était supérieure à 12mg/l chez 40 patients.

Pathologie tumorale

La pathologie tumorale était observée chez 148 patients (60 femmes et 88 hommes). Les tumeurs observées étaient principalement le myélome multiple des os (27 cas) et les métastases osseuses dont l’origine a pu être déterminée chez 43 patients (prostate : 26 cas, sein : six cas, col utérin : six cas, foie: quatre cas et pancréas : un cas).

Autres affections rencontrées

Les dystrophies de croissance ont été observées chez 60 patients et siégeaient au rachis (maladie de Sheurmann) : 41 patients, au genou (apophysite de la tubérosité tibiale antérieure) : 13 patients et à la hanche : six patients. La maladie de Dupuytren a été observée dans sept cas, la maladie de Ledderhose dans un cas et la maladie de Forestier dans 13 cas. Une atteinte non organique et une fibromyalgie ont été observées chez 146 patients. Cent trois patients ont souffert d’une séquelle de traumatisme et 14 ont consulté pour une séquelle de poliomyélite antérieure aiguë.

DISCUSSION

Notre étude a eu trait à la plus importante série de pathologies rhumatismales rapportée en Afrique sub-saharienne. La pathologie dégénérative, la pathologie périarticulaire, les rhumatismes inflammatoires et les infections ont été les principales affections rhumatismales rencontrées à Lomé. L’interprétation rigoureuse de ces résultats impose la prise en compte des insuffisances liées aux biais de recrutement et à l’étroitesse du plateau technique. Il s’est agi d’une étude hospitalière qui n’a pris en compte que les consultants du service de rhumatologie, constituant ainsi un biais qui rend impossible la généralisation de nos résultats. L’étroitesse du plateau technique (coût de l’imagerie par résonance magnétique, absence de scintigraphie osseuse et de preuve histopathologique) a rendu d’une part impossible le diagnostic de certitude de certaines tumeurs et infections osseuses à la phase préradiologique, et d’autre part leurs preuves histologiques. De même la nature de certains rhumatismes inflammatoires n’a pu être précisée en l’absence de laboratoire d’immunologie. Le non respect de la structure pyramidale du système sanitaire togolais et le pôle d’attraction que constitue le service de rhumatologie expliquent la forte proportion de la pathologie dégénérative et des périarthrites dans notre série. En outre, ce ne sont pas tous les rhumatisants qui consultent les centres de soins en raison du fréquent recours aux tradipraticiens. Cependant, les insuffisances de notre étude n’en altèrent pas l’importance épidémiologique.
L’atteinte dégénérative du rachis a affecté 46,75% de nos patients, faisant de cette affection le premier motif de consultation rhumatologique en Afrique noire [1]. La gonarthrose a motivé la consultation de 8% de nos patients faisant du genou la deuxième localisation de l’arthrose après le rachis en consultation rhumatologique à Lomé [1]. Tout comme en Côte d’Ivoire [20], elle a surtout affecté les femmes. Cette fréquence élevée de la gonarthrose en Afrique noire a été soulignée par plusieurs auteurs [2, 4, 20]. Notre étude tout comme celle de Stein et al [2] plaide en faveur de la rareté de la coxarthrose en Afrique noire où la pathologie coxo-fémorale est de loin dominée par l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale [21, 22]. La fréquence de la goutte est dorénavant bien établie en Afrique noire et touche préférentiellement les hommes [5, 6,23]. Ces données sont le reflet d’une meilleure couverture rhumatologique du continent au cours des 20 dernières années.
Des facteurs environnementaux, notamment une modification du mode de vie pourraient également expliquer cette fréquence. Soixante deux cas de PR (0,05 %) répondant aux critères de l’ACR ont été notés dans notre série. Cette étude corrobore la rareté de la PR en Afrique Occidentale où sa prévalence paraît proche de celle observée en Afrique Centrale [11] ; alors qu’en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud, elle apparaît comme le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent [14].
Treize des 17 patients souffrant d’arthrites réactionnelles avaient une sérologie HIV positive, confirmant le rôle des infections dans leur pathogénie. Notre étude confirme la rareté de la spondylarthrite ankylosante en Afrique noire [24]. Cette rareté serait en partie liée à celle de l’antigène HLA B27 dans la race noire. L’atteinte vertébrale par le BK parait comme la plus fréquente des infections ostéoarticulaires en Afrique noire [1, 25]. Ces études contrastent avec les données classiques qui font de l’infection à germes banals l’étiologie la plus fréquente des spondylodiscites. Notre étude tout comme celle de Bileckot et al [26] n’ont pas trouvé d’influence de l’infection à VIH sur la fréquence des spondylodiscites. Cette constatation contraste avec une étude faite en Côte d’Ivoire où la localisation discovertébrale du BK semble liée à l’infection par le VIH [25].
Le myélome multiple et les métastases du cancer de la prostate ont été les principales étiologies des tumeurs osseuses. Ceci confirme les données classiques qui font du cancer de la prostate une affection fréquente chez le Noir. Soixante seize patients ont souffert de métastases osseuses dont la tumeur primitive n’a pu être retrouvée, ceci dénote de l’insuffisance de nos moyens diagnostiques.

CONCLUSION

Cette étude menée dans un centre hospitalier ouest africain et portant sur une importante population de rhumatisants, témoigne de l’extrême richesse de la pathologie rhumatismale en Afrique Noire

Commentaires

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