Prévention primaire



Prévention primaire



La plupart des cancers sont évitables. Dans leur grande majorité, ils correspondent

à la dégénérescence maligne d’un état précancéreux préalable et ancien. Le

plus souvent, celui-ci résulte lui-même de modes de vie préjudiciables à la santé, sur

lesquels chacun peut intervenir. La suppression du tabac ferait presque disparaître

les cancers respiratoires et réduirait de moitié la mortalité par cancer chez l’homme

européen. L’infl uence cancérogène de l’alimentation est plus complexe et plus mal

cernée, mais une alimentation équilibrée, adaptée à des activités physiques signifi catives

et régulières se justifi e pour améliorer la santé en général et réduire les risques

d’obésité, avant d’éviter un cancer. Une hygiène générale devrait achever la disparition

des cancers du col utérin et diminuer l’incidence de nombreux cancers observés

chez les sujets défavorisés. La surveillance des produits industriels doit rester attentive.

Dans l’ensemble, chaque individu bien informé a un grand pouvoir de décision

personnelle pour réduire sensiblement plutôt que pour augmenter ses risques de

cancer. Il peut faire ses choix seul ou être sensibilisé et aidé par un médecin.

De nombreuses enquêtes épidémiologiques recoupées par des travaux expérimentaux

apportent des informations précises sur l’origine des cancers humains,

sur les divers facteurs qui les favorisent, les mécanismes physiopathologiques

en cause et les moyens de les enrayer.

L’âge est le facteur le plus infl uent. Les cancers de l’enfant représentent seulement

1 % de l’ensemble des tumeurs malignes. L’incidence de ces dernières

augmente surtout à partir de 40-50 ans et elle continue à s’accentuer jusqu’à un

âge avancé, dans les deux sexes. Aussi l’allongement de la vie, que l’on a par ailleurs

beaucoup de raisons d’apprécier, s’accompagne inévitablement d’une augmentation

de l’incidence des cancers. Cependant, l’âge physiologique compte plus que

l’âge civil. Contrairement à une idée répandue, l’âge ne s’accompagne pas forcément

d’une détérioration de la santé. L’allongement de la « vie sans handicap

majeur » est plus important que celui de la vie. Autrement dit, une vie prolongée

ne s’accompagne pas d’une période d’invalidité plus longue, au contraire. Vieillesse

n’implique pas sénilité. Incapacités et fragilité n’accompagnent pas inéluctablement

le vieillissement. Cette amélioration fait désormais parler de « personne âgée » non

plus à partir de 60-65 ans comme naguère, mais plutôt après 75 ans, et de « très

vieux » après 85 ans. Même au-delà de ce seuil, près de deux tiers des personnes

vivent seules ou en couple, de façon autonome. Il y a de plus en plus de « vertes

vieillesses ».




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